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37 Krishnamurti — Se libérer du connu 1-a
Se libérer du connu

Jiddu Krishnamurti (1895-1986)

Se libérer du connu

(Stock / Le Livre de Poche)
(« Freedom From The Known »,
traduit de l’anglais par Carlo Suarès).

1-a

La recherche humaine. Les esprits torturés. L’orientation traditionnelle. Le piège des bien-pensants. L’être humain et l’individu. Le conflit de l’existence. La nature fondamentale de l’homme. La responsabilité. La vérité. Se transformer soi-même. Comment on dissipe l’énergie. Se libérer de l’autorité.

 

Au cours des âges, l’homme a toujours cherché un quelque-chose, au-delà de lui-même, au-delà du bien-être : un quelque-chose que l’on appelle Dieu, ou la réalité, ou l’intemporel, que les contingences, la pensée, la corruption humaine ne peuvent altérer.

L’homme s’est toujours posé, au sujet de l’existence, la question fondamentale : « De quoi s’agit-il ? La vie a-t-elle un sens ? » Plongé dans l’énorme confusion des guerres, des révoltes, des brutalités, des incessants conflits religieux, idéologiques, nationaux, il se demande, avec un sens intime de frustration, comment en sortir, que veut dire vivre, et s’il n’existe rien au-delà.

Et ne trouvant pas cet innommable aux mille noms qu’il a toujours cherché, il a recours à la foi en un Sauveur ou en un idéal : à la foi qui invariablement suscite la violence.

En cette perpétuelle bataille que l’on appelle vivre, on cherche à établir un code de comportement adapté à la société, communiste ou prétendument libre, dans laquelle on a été élevé.

Nous obéissons à certaines règles de conduite, en tant qu’elles sont parties intégrantes de notre tradition, hindoue, islamique, chrétienne ou autre. Nous avons recours à autrui pour distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir, la bonne et la mauvaise façon de penser. En nous y conformant, notre action et notre pensée deviennent mécaniques, nos réactions deviennent automatiques. Nous pouvons facilement le constater en nous-mêmes.

Depuis des siècles, nous nous faisons alimenter par nos maîtres, par nos autorités, par nos livres, par nos saints, leur demandant de nous révéler tout ce qui existe au-delà des collines, au-delà des montagnes, au-delà de la Terre. Si leurs récits nous satisfont, c’est que nous vivons de mots et que notre vie est creuse et vide : une vie, pour ainsi dire de « seconde main ». Nous avons vécu de ce que l’on nous a dit, soit à cause de nos tendances, de nos inclinations, soit parce que les circonstances et le milieu nous y ont contraints. Ainsi, nous sommes la résultante de toutes sortes d’influences et il n’y a rien de neuf en nous, rien que nous ayons découvert par nous-mêmes, rien d’originel, de non corrompu, de clair.

L’histoire des théologies nous montre que les chefs religieux ont toujours affirmé qu’au moyen de rituels, que par des répétitions de prières ou de mantras, que par l’imitation de certains comportements, par le refoulement des désirs, par des disciplines mentales et la sublimation des passions, que par un frein, imposé aux appétits, sexuels et autres, on parvient après s’être suffisamment torturé l’esprit et le corps, à trouver un quelque-chose qui transcende cette petite vie.

Voilà ce que des millions de personnes soi-disant religieuses ont fait au cours des âges ; soit en s’isolant, en s’en allant dans un désert, sur une montagne ou dans une caverne ; soit en errant de village en village avec un bol de mendiant ; ou bien en se réunissant en groupes, dans des monastères, en vue de contraindre leur esprit à se conformer à des modèles établis.

Mais un esprit torturé, dont les ressorts sont brisés, qui n’aspire plus qu’à échapper aux difficultés de la vie, qui a rejeté le monde extérieur parce que des conformismes et des disciplines l’ont abêti — un tel esprit, chercherait-il longtemps, ne trouverait jamais que l’image de sa propre déformation.

 

Donc il me semble que la recherche en vue de découvrir s’il existe ou non un quelque-chose au-delà de cette existence angoissée, coupable, apeurée, compétitive, doit s’orienter dans une direction complètement différente.

L’approche traditionnelle consiste à aller de la périphérie vers l’intérieur, avec l’idée que le temps, les dévotions, le renoncement permettront d’atteindre graduellement cette fleur intérieure, cette beauté intérieure, cet amour. En bref, on fait tout ce qu’il faut pour se rendre étroit et mesquin, pour se dégrader : « Épluchez petit à petit ; prenez du temps ; demain ou la prochaine vie feront l’affaire... » et lorsque, enfin, on arrive au centre, on s’aperçoit qu’il n’y a rien, parce qu’on s’est rendu amorphe, incapable, insensible.

Ayant observé ce processus, on est amené à se demander s’il n’existe pas une approche inverse : ne serait-il pas possible d’exploser à partir du centre ?

Le monde entier accepte et pratique l’approche traditionnelle. La cause fondamentale du désordre en nous-mêmes est cette recherche d’une réalité promise par autrui. Nous obéissons mécaniquement à celui qui nous promet une vie spirituelle confortable. Alors que la plupart d’entre nous sont opposés à la tyrannie politique et à la dictature, c’est extraordinaire à quel point nous acceptons l’autorité et la tyrannie de ceux qui déforment nos esprits et qui faussent notre mode de vie. Donc, si nous rejetons complètement — non en pensée, mais en fait — toutes les prétendues autorités spirituelles, toutes les cérémonies religieuses, les rituels et les dogmes, cela veut dire que nous nous retrouvons seuls et que nous sommes déjà en conflit avec la société : en somme, nous cessons d’être ce que l’on appelle des être humains « respectables ». Cet être humain « respectable » ne peut en aucune façon parvenir ne serait-ce qu’à proximité de ce quelque-chose, de cette infinie, de cette immesurable réalité.

Supposons maintenant que vous ayez rejeté, comme étant totalement erronée, la voie traditionnelle ; vous ne faites que réagir contre elle, vous engendrez en vous-mêmes un nouveau prototype qui sera un nouveau piège. Si vous vous dites, intellectuellement, que ce rejet est une excellente idée, et n’agissez pas en conséquence, vous n’irez pas plus loin. Si, cependant, vous reniez cette approche parce que vous comprenez qu’elle manque de maturité, et qu’elle est stupide, si vous la rejetez en y appliquant une intelligence profonde parce que vous êtes libres et que vous n’avez pas peur, vous serez la cause d’un grand trouble en vous-mêmes et autour de vous, mais vous aurez échappé au piège de la respectabilité. Alors vous vous apercevrez que vous ne serez plus dans un état de recherche. Et c’est bien cela qu’il faut commencer par apprendre : ne plus chercher. En somme, chercher la vérité c’est passer de la vitrine d’une boutique à une autre.

* * *

Se libérer du connu : 1-b —>


happy   dans   Anthropos    Mardi 27 Juillet 2004, 12:01

 




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