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hétéroclite, écoute le temps, la tête dans les étoiles, les pieds par dessus

 

 




185 Papillons
Lafcadio Hearn

Source : The Internet Sacred Text Archive
Traduction : Happy


Lafcadio Hearn (Koizumi Yakumo 小泉八雲)
(1850-1904)

Kwaidan 怪談 :
Histoires et études de choses étranges

Études d’insectes — Papillons
虫界 — 蝶
(Insect Studies — Butterflies)

. . . . . . . . . . . . . .

III

LA plupart des histoires de papillons japonaises semblent être, comme je l’ai dit, d’origine chinoise. Mais j’en ai une qui est probablement indigène ; et elle me paraît digne d’être contée pour le bénéfice des personnes qui croient qu’il n’existe pas d’« amour romantique » en Extrême-Orient.

 

Derrière le cimetière du temple de Sôzanji, dans la banlieue de la capitale, il y eut longtemps une petite maison solitaire, occupée par un vieil homme du nom de Takahama. Il était aimé dans le quartier, en raison de ses manières aimables ; mais presque tout le monde supposait qu’il était un peu fou. Sauf s’il prend les vœux bouddhistes, un homme est censé se marier et élever une famille. Mais Takahama n’appartenait pas à la vie religieuse ; et l’on ne put le persuader de se marier. De même qu’on ne lui connut jamais aucune relation d’amour avec une femme. Pendant plus de cinquante ans, il avait vécu totalement seul.

Un été, il tomba malade, et il sut qu’il n’avait pas beaucoup de temps à vivre. Il envoya chercher sa belle-sœur, une veuve, et le fils unique de celle-ci, — un jeune homme d’environ vingt ans auquel il était très attaché. Tous les deux vinrent promptement, et firent tout ce qu’ils purent pour apaiser les dernières heures de l’homme.

Un après-midi où il faisait lourd, tandis que la veuve et son fils veillaient à son chevet, Takahama s’endormit. Au même moment un très grand papillon blanc entra dans la chambre, et se percha sur l’oreiller du malade. Le neveu le chassa avec un éventail ; mais il retourna immédiatement à l’oreiller, et fut de nouveau chassé, pour revenir une troisième fois. Ensuite, le neveu le poursuivit dans le jardin, et à travers le jardin, passant un portail ouvert, dans le cimetière du temple voisin. Mais il continuait à battre des ailes devant lui comme s’il ne voulait pas être chassé plus loin, et il agissait d’une manière si étrange que le garçon commença à se demander si c’était vraiment un papillon, ou bien un ma — un esprit du mal. Il le poursuivit de nouveau, et le suivit loin dans le cimetière, jusqu’à ce qu’il le vît voler contre une tombe, — la tombe d’une femme. Là, il disparut inexplicablement ; et il le chercha en vain. Il examina ensuite le monument. Il portait le nom personnel « Akiko », joint à un nom de famille inconnu, ainsi qu’une inscription indiquant qu’Akiko était décédée à l’âge de dix-huit ans. Apparemment, le tombeau avait été érigé près de cinquante ans auparavant : la mousse avait commencé à s’y amasser. Mais il avait été bien entretenu : il y avait des fleurs fraîches devant, et le réservoir d’eau avait été rempli récemment.

De retour à la chambre du malade, le jeune homme fut choqué d’apprendre que son oncle avait cessé de respirer. La mort était venue au dormeur sans souffrance ; et le visage du mort souriait.

Le jeune homme parla à sa mère de ce qu’il avait vu au cimetière.

« Ah ! » s’exclama la veuve, « alors ce devait être Akiko ». . . .

« Mais qui était Akiko, mère ? » demanda le neveu.

La veuve répondit : —

« Lorsque ton bon oncle était jeune, il était fiancé à une charmante jeune fille qui s’appelait Akiko, la fille d’un voisin. Akiko est morte de consomption, quelques jours seulement avant le jour fixé pour le mariage, et le mari qui lui était promis en éprouva une grande douleur. Après l’enterrement d’Akiko, il fit vœu de ne jamais se marier, et il construisit cette petite maison à côté du cimetière, de sorte qu’il puisse toujours être près de sa tombe. Tout cela s’est passé il y a plus de cinquante ans. Et chaque jour de ces cinquante ans — été comme hiver — ton oncle est allé au cimetière, et il a prié sur la tombe, et balayé le tombeau, et disposé des offrandes devant. Mais il n’aimait pas qu’on y fasse allusion ; et il n’en parla jamais. . . . Ainsi, finalement, Akiko est venue pour lui : le papillon blanc était son âme ».

. . . . . . . . . . . . . .


happy   dans   Nippon    Jeudi 27 Août 2009, 03:44

 



Quau canto,
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D’ici et d’ailleurs Qui chante son mal,
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