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95 Lie-zi — Carpe diem
Le vrai classique du vide parfait — Sur Yang Zhu

Lie-zi — 列子

Carpe diem

Zi Chan était ministre à Zheng. Après qu’il eut assumé le gouvernement du pays pendant trois ans, les bons se soumirent à son influence et les mauvais craignirent sa sévérité. Ainsi l’État de Zheng était en ordre et les princes des États voisins le respectaient. Ce Zi Chan avait un frère aîné du nom de Gong Sun Chao et un frère cadet du nom de Gong Sun Mu. Chao aimait le vin. Mu, de son côté, aimait les belles femmes.

Devant la maison du frère aîné, on voyait rassemblés des milliers de récipients qui contenaient du vin, et la levure s’accumulait tout autour par monceaux. Jusqu’à cent pas du seuil de la maison de Chao l’odeur du marc et des sirops de vin offensait le nez des passants. Quand il était pris de vin, il ne se souciait plus des vicissitudes du monde, des jugements et des principes humains, ni des questions domestiques, ni des devoirs de parenté, ni des joies et des deuils de famille. Des flammes, des trombes d’eau, des sabres et des piques auraient pu le menacer sans qu’il s’en aperçût.

Le frère cadet entretenait tout un harem de femmes dans la partie la plus reculée de sa demeure. Il avait dix chambres pleines de jeunes et belles femmes. Quand il se livrait à la volupté, il fermait la porte à sa famille, n’avait plus de rapports avec ses amis ; il se réfugiait à l’intérieur de ses appartements, il se livrait à la débauche jour et nuit. Tous les trois mois, il réapparaissait ; même cela fut bientôt de trop. Quand dans la région apparaissait quelque jolie vierge, il envoyait sans tarder des cadeaux pour l’attirer ; il employait même des entremetteuses pour la convaincre de venir, n’abandonnant pas son entreprise jusqu’à ce qu’il l’ait possédée.

Zi Chan s’en affligeait jour et nuit. En secret, il alla trouver Deng Xi et lui dit : « J’ai entendu dire qu’il faut d’abord mettre de l’ordre en soi pour avoir de l’influence sur sa famille. Qu’il faut, d’abord, mettre de l’ordre dans sa propre maison avant d’avoir de l’influence dans l’État. Cette maxime signifie qu’il faut commencer dans un cercle plus étroit pour étendre son influence dans des cercles plus étendus. Or, j’ai achevé de mettre de l’ordre dans l’État, mais ma famille est dans le désordre. C’est là un chemin à rebours. Quels moyens employer pour ramener ces deux hommes dans le droit chemin ? Maître, apprenez-le moi. »

Deng Xi dit : « Cette situation m’étonnait depuis longtemps, mais je n’osais t’en parler le premier. Pourquoi ne les as-tu pas rappelés à l’ordre en temps voulu ? Explique-leur l’importance du corps et de la vie, attire-les par la sublimité du droit et des bonnes mœurs. »

Zi Chan se conforma aux paroles de Deng Xi et, comme il disposait d’un peu de temps libre, il rendit visite à ses frères. Il leur parla en ces termes : « Ce qui différencie l’homme de la bête, c’est qu’il est un être raisonnable. Ce qui gouverne l’être raisonnable, c’est la décence et la justice. Une attitude parfaite de décence et de justice nous ouvre la voie aux emplois et aux honneurs. Mais si les passions nous possèdent, si on cède à la goinfrerie et à la débauche, on met alors sa vie en danger. Prenez dès maintenant à cœur mes paroles. Demain matin déjà, si vous vous repentez, le soir même vous aurez un emploi. »

Chao et Mu dirent : « Tout cela, nous le savons depuis longtemps et depuis longtemps nous avons fait notre choix. Pourquoi croire que nous attendions vos avertissements pour savoir ce que nous savons ? Hélas ! le bonheur est d’une rencontre difficile ici-bas, mais la mort est facile. Changer ce rare bonheur de vivre pour une mort facile à obtenir, quelle idée serait-ce là ! Quant à priser le convenable et le juste pour exalter la vanité des hommes, faire violence à ses penchants naturels pour s’attirer une réputation, nous considérons qu’autant vaudrait mourir.

Notre désir est d’être attentifs à cette vie unique et aux quelques années qui nous sont accordées pour en jouir. Nous connaissons un seul malheur : c’est que le corps gavé ne peut plus jouir des plaisirs de la table ; que les forces s’épuisent et que les passions s’éteignent dans la volupté. Nous ne ressentons ni inquiétude ni peine à l’idée d’avoir mauvaise réputation ou de voir notre vie mise en danger à cause des excès. Tu peux avec habileté gouverner l’État et t’en vanter. Tu te sers de ces discours pour nous confondre et troubler nos cœurs en faisant miroiter devant nous honneurs et emplois. Tout cela n’est-il pas pitoyable et vil ?

À notre tour de te faire voir les choses sous un autre angle. Un homme peut être habile à gouverner l’extérieur ; mais s’il n’est pas dit que le monde sera vraiment gouverné, il est sûr qu’il se donnera bien du tourment ! Celui qui est habile à gouverner sa propre personne interne, il n’est pas dit que, pour cela, le monde sera dans le désordre, mais sa nature sera satisfaite. Votre manière d’ordonner le monde peut réussir momentanément dans un État mais n’est pas en accord avec le cœur des hommes. Quant à votre façon de mettre de l’ordre dans notre vie intérieure, elle peut, en fin de compte, être étendue au monde entier, et il n’y aurait enfin plus de princes et de sujets. Nous avions l’intention de vous exposer notre manière de voir et de vous instruire. Et c’est le contraire qui se produit, c’est vous qui venez nous instruire dans votre art. »

Zi Chan, pressé et embarrassé, ne sut rien répondre. Le lendemain, il fit part de son échec à Deng Xi. Ce dernier dit : « Tu vis avec des hommes réels et tu l’ignores. Qui dit que tu es sage ? Que l’État soit gouverné n’est qu’un hasard, et ce n’est pas ton mérite. »

 

Voir aussi : 38 Lie-zi — Profiter de l’instant présent


happy   dans   Philanthropes    Dimanche 26 Décembre 2004, 21:39

 



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